Depuis qu'elle s'est convertie à la technique de found footage (utilisée par le lettriste Isidore Isou pour son scandaleux Traité de bave et d'éternité (1951)), Laura Gozlan passe des nuits sur YouTube à la recherche de perles de gialli italiens, chefs-d'oeuvre de série B, et de films scientifiques de propagande russes (et c'est ainsi qu'elle poursuit la tradition du cinéma expérimental). L'intérêt conjugué de Laura Gozlan pour l'imagerie documentaire datée de la guerre froide, celles de l'époque new age ou pour les alchimistes du XVIIe siècle comme Robert Boyle, auquel l'installation The Sceptical Chymist (2013) hante un autel crypto-masochiste, n'est pas l'expression d'un goût pour la part ésotérique du kitsch. Ces différentes époques, dont…
Laura Gozlan : digital haptique
Laura Gozlan (née en 1979) a participé au Salon de Montrouge en 2012. Ces dernières années, on a pu être aspiré dans la faille temporelle et goûter au vertige sensoriel que ménagent ses sculptures et ses installations dans plusieurs centres d'art comme Micro Onde (Vélizy-Villacoublay), La Panacée (Montpellier) ou la Maison Populaire (Montreuil). Son exposition personnelle « Indeterminate Chimestry », jusqu'au 30 avril à In Extenso (Clermont-Ferrand), est un portail (de style archéo-futuriste) ouvrant sur les profondeurs palpables de l'image cinématographique.