En intitulant son exposition « La toilette. Naissance de l'intime », le musée Marmottan lie les rituels de l'hygiène et l'intimité. Pourtant, tel n'a pas toujours été le cas. Ouvrant le parcours, la tenture de la Vie Seigneuriale (vers 1500, musée de Cluny) donne à voir une noble femme au bain entourée de ses domestiques attentionnés lui apportant parures, nourriture et même jouant de la musique sur fond de nature luxuriante. L'espace est ouvert et le bain apparaît comme un rituel social. Très vite, l'espace se resserre jusqu'à se refermer sur lui-même. Au Siècle des lumières, les soins du corps sont transposés au boudoir, une pièce close mais animée. Les servantes s'empressent toujours autour de la belle, à l'image du tableau de François…
Construction et déconstruction de l'intime au musée Marmottan
Le musée Marmottan Monet, à Paris, tente de se démarquer de l'impressionnisme en proposant une exposition transversale centrée sur l'histoire de la représentation de la toilette. Proche de l'anthropologie culturelle, le propos qui retrace l'évolution des rituels corporels de la Renaissance à nos jours, aborde des problématiques liées à la représentation du corps, à son agencement dans l'espace et à l'appréhension de l'intimité.