Combien de foires seraient prêtes à installer à leur entrée non pas les éléphants du marché, les Gagosian et autres Zwirner, mais des exposants ultra-pointus comme ProjecteSD (Barcelone), mor charpentier (Paris), Jocelyn Wolff (Paris), Crèvecoeur (Paris) ou Espaivisor (Valence) ? À la FIAC, à Paris, de telles enseignes siégeraient au mieux au salon d'honneur, au pire à l'étage. L'Arco, à Madrid, est le seul salon à s'autoriser un tel renversement des valeurs. Ici, ce qui prime, ce n'est pas le volant de la galerie mais sa radicalité.
Radical oui, un mot qui a déserté les cimaises des autres foires. À l'Arco, les artistes réfléchissent : au sens de la vie, à l'engagement, à l'art tout simplement. En 1974, l'Argentine Lea Lublin, exposée par Espaivisor, posait de telles questions : l'art est-il un simulacre ? L'art est-il un artifice ? Est-ce une farce, un ornement, un investissement ? Réponse ailleurs…