Les carabiniers italiens en charge de la protection du patrimoine culturel ont réussi un coup de filet sans précédent au sein d'un réseau de trafic d'antiquités. 5 361 objets antiques illégalement sortis du territoire italien, et dont la valeur globale serait estimée à plus de 50 millions d'euros, ont été récupérés par le procureur de la République de Rome, a annoncé le 23 janvier le ministère des Biens et Activités culturels. Les objets proviennent de fouilles illégales en Sicile, en Sardaigne, dans les Pouilles et en Calabre, et datent entre le VIIIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle après J.-C. L'oeuvre la plus prestigieuse est sans conteste une amphore corinthienne à figures noires représentant le mythe de Thésée et datant du IVe siècle avant J.-C. Fruit d'une enquête longue de plus de 15 ans, la saisie s'est opérée à Bâle en coopération avec la police suisse. Les recherches ont mené au marchand d'art Gianfranco Becchina qui est soupçonné d'avoir monté un commerce frauduleux comprenant fouilles illégales et rédaction de faux certificats. Au cours des saisies, la police a également mis la main sur des catalogues de ventes, des livrets d'inventaires et des cahiers de référencements des travaux de restaurations que certains objets ont subies.