En 2009, le toit en forme de coque, plus grande que celle des pétroliers qui naviguent sur le Pacifique, venait d'être posé sur les trois tours de l'hôtel Marina Bay Sands (signé Moshe Safdie), ses 2 500 chambres, son mall et son centre des congrès, emblème du gigantisme architectural singapourien regardant les Gardens by the Bay, tout droit sortis d'un roman d'anticipation. C'est ici que le Suisse Lorenzo Rudolf fondait une foire d'art contemporain avec l'ambition de structurer l'écosystème de l'art « en partant de zéro », se souvient-il fièrement, révélant ce qui excite les investisseurs culturels dans la région de l'Asie du Sud-Est. À la veille du cinquantième anniversaire de la République de Singapour, la cinquième édition d'Art Stage a franchi, selon son directeur, un nouveau pas sur la scène internationale. Singapour, qui sera l'invité d'honneur d'Art Paris 2015, « se sent le centre d'une région tout entière », d'où ce sous-titre : « We are Asia ». La volonté d'offrir ici « le meilleur de l'art contemporain asiatique » a donné lieu cette année à des espaces « curatés » se focalisant sur la scène russe, coréenne ou encore malaise, avec un accrochage de peintures figuratives…
L'adolescence du dragon
La Foire Art Stage Singapore a fermé ses portes hier soir. Le salon a présenté un vaste panorama de l'art de la région, jusqu'au Japon et à l'Australie.