Il était temps qu'un musée rende hommage à Camille Claudel seule, loin de l'éternel face-à-face avec Auguste Rodin. Le musée de La Piscine a ainsi construit un parcours puissant, à l'image de l'artiste, où pour la première fois son oeuvre est confrontée non seulement à ses contemporains pour mieux en montrer l'indépendance et les influences, mais aussi à la sculpture de la Renaissance italienne. Certes, une section retrace les liens fusionnels de l'élève surdouée avec le maître. Ils travaillèrent ensemble, s'aimèrent et se déchirèrent seize années durant. Les oeuvres des deux amants se confondent, et se répondent par autant de détresse, de passion et de justesse. Côte à côte, l'implorante du groupe L'âge mûr (Camille Claudel) dialogue avec la désolation de Celle qui fut la belle Heaulmière (Rodin). Deux têtes parfaitement identiques de…
Camille Claudel pour elle-même à La Piscine
« Imposer l'universalité de Camille Claudel ». Cette ambition affichée par Bruno Gaudichon, directeur du musée de La Piscine à Roubaix, pourrait servir de sous-titre à la rétrospective consacrée à la sculptrice que propose l'institution. 150 oeuvres dont une centaine autographes, soit la quasi-totalité de sa production, forment un parcours magistral pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance de l'artiste.