Jessica Morgan, commissaire de la 20e Biennale de Gwangju, a choisi pour thème « Burning down the house ». Une Biennale engagée et jouissive. Reportage
Le pays du Matin calme ne l'a pas toujours été, calme. Colonisée par le Japon, qui y pratiqua l'esclavage sexuel pendant la Seconde Guerre mondiale, la Corée fut secouée en 1950 par une guerre civile soldée par la séparation entre le Nord et le Sud. La partition fut suivie côté Sud de massacres de prétendus sympathisants communistes. Cet épisode peu glorieux de l'histoire coréenne est moins souvent évoqué que l'insurrection civile de 1980 à Gwangju, réprimée dans le sang par la dictature militaire. Le trauma lié à cet événement est tel que le théâtre des exactions a été laissé intact, telle une plaie béante en centre-ville. Évoquer cet événement s'impose en exercice obligé de la Biennale de Gwangju. Conservatrice à la Tate Modern à Londres et commissaire de cette cuvée (lire page 7), Jessica Morgan n'y déroge pas. Peut-être s'y prête-t-elle avec plus…