Le plus grand malheur d'Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) est sans doute d'avoir été le maître d'Auguste Rodin (1840-1917). C'est pour le sortir de ce carcan réducteur dans lequel il est plongé que le Palais de Compiègne lui consacre une exposition. Sous le commissariat de June Hargrove, universitaire américaine spécialiste des arts décoratifs, le parcours s'attache à montrer la modernité dont fit preuve ce sculpteur du Second Empire, réalisant le mariage de l'art et de l'industrie.
Cette double perspective s'affirme dès l'entrée de l'exposition où dialoguent le marbre de sa Bacchante (1863) voluptueuse, son Vase des Éléments, qu'il réalisa deux ans après avoir été nommé directeur de la création et de la production de la Manufacture de…