À l'instar d'une de ses images, on pourrait qualifier les photographies de la série des Disjonctions de Jean-Luc Moulène de « paysage culturel français », au sens large, datant des deux dernières décennies du XXe siècle. En effet, toutes ces images ont été prises entre 1984 et 1995, et il n'est pas nécessaire de se pencher sur les cartels pour s'en rendre compte.
Redécouvrir cet ensemble près d'un quart de siècle plus tard en modifie évidemment la perception, non seulement parce qu'il est figé dans le temps, mais aussi parce que l'on ne photographie plus de la même façon aujourd'hui. La photographie a effectué sa mue, s'est allégée de sa minorisation par rapport aux arts plastiques et au champ de l'art contemporain en général. S'il s'agissait, pour ce faire, d'opérer une « déconstruction du langage photographique » en tentant d'en…