« Beaucoup pensaient en novembre qu'il serait impossible de renouveler dans un futur proche notre record de la saison dernière », rappelle Brett Gorvy, directeur international du département d'art contemporain de Christie's. À savoir un total colossal de 691,5 millions de dollars, supérieur de pratiquement 200 millions de dollars à celui de mai 2013. Ils avaient tort. À la stupéfaction générale, la maison a réussi mardi soir à gratter une bonne cinquantaine de millions de dollars supplémentaires en réalisant un produit de 745 millions de dollars (541 millions d'euros), bien au-delà des 500 millions de dollars prudemment annoncés. Ajouté aux 134 millions de dollars de la veille, ce résultat porte le total des deux « Evening Sales » de Christie's à…
Résultats stratosphériques pour l'art contemporain chez Christie's
« Beaucoup pensaient en novembre qu'il serait impossible de renouveler dans un futur proche notre record de la saison dernière », rappelle Brett Gorvy, directeur international du département d'art contemporain de Christie's. À savoir un total colossal de 691,5 millions de dollars, supérieur de pratiquement 200 millions de dollars à celui de mai 2013. Ils avaient tort. À la stupéfaction générale, la maison a réussi mardi soir à gratter une bonne cinquantaine de millions de dollars supplémentaires en réalisant un produit de 745 millions de dollars (541 millions d'euros), bien au-delà des 500 millions de dollars prudemment annoncés. Ajouté aux 134 millions de dollars de la veille, ce résultat porte le total des deux « Evening Sales » de Christie's à 879,5 millions de dollars (639 millions d'euros). « Un succès phénoménal » qui n'a pourtant pas l'air de le surprendre outre mesure, Brett Gorvy l'attribue « à la combinaison de la présence de plusieurs collections illustres et de l'abondance d'oeuvres capitales, saluées par un accueil fantastiquement global ». Outre l'Amérique et l'Europe, six pays d'Asie au moins étaient dans la course. Entraînés par l'incroyablement efficace et charmante Xin Li, vice-présidente de Christie's Asie, les collectionneurs asiatiques ont raflé cinq des lots du « Top Ten », dont le Rothko à 66,2 millions de dollars (48,1 millions d'euros) et le triptyque de Bacon de 1984. Il a été emporté pour 80,8 millions de dollars (58,7 millions d'euros), enchère conforme à ses estimations, et vraisemblablement aussi à la garantie dont il faisait l'objet comme plus de la moitié des 72 lots de la soirée. Plus les oeuvres sont importantes, et chères, plus les vendeurs sont enclins à exiger des garanties aux maisons de ventes, ou à de bons clients qui s'engagent à leur place à payer la somme réclamée. Exception à la règle, Black Fire 1, toile iconique de Barnett Newman de 1961 adjugée plus de 30 millions de dollars de mieux que prévu, à 84 millions de dollars (61 millions d'euros) - enchère la plus élevée de la vente et record pour l'artiste - n'était pas garantie. Laura Paulson, Senior International Director du département d'art d'après-guerre et contemporain de Christie's, était tellement persuadée de bien la vendre que le vendeur lui a fait confiance. Neuf autres records ont été récoltés et quatre lots ont franchi la barre des 50 millions de dollars. Quatre autres seulement sont restés invendus dont un malheureux Kiefer handicapé par sa taille (5,59 m de large) dont personne n'a voulu. Ombre bien légère face à l'éblouissante performance de la soirée.