Réponse des enseignants de l'École supérieure d'art d'Avignon (ESAA) à la tribune intitulée « Réinventer l'héritage » parue dans Le Quotidien de l'art, numéro 191, du lundi 16 juillet 2012.
L'École d'art d'Avignon, dont nous sommes des enseignants, est censée déménager d'ici janvier 2014 pour que puisse s'y installer la seconde donation de la Collection Lambert. Sa possible implantation sur le site Giéra aux côtés de la FabricA - lieu de répétition du Festival d'Avignon - la laissera sans locaux pour une durée indéterminée, en attendant la construction du nouveau bâtiment. « La municipalité d'Avignon n'a pas su anticiper cette période ni préparer à temps un nouveau lieu » (Le quotidien de l'art, numéro 191, lundi 16 juillet 2012).
Face à cette situation inédite, le directeur de l'école, Jean-Marc Ferrari, a conçu le projet « Une autre école » qu'il nous a fait connaître sous la forme d'un document de travail adressé par mail le 1er juin 2012, nous invitant à appareiller pour une « École nomade supérieure » qui « habiterait les circonstances » et à faire ainsi de mauvaise fortune bon coeur. Ces « circonstances » qu'il nous reviendrait d'« habiter » sont surtout celles que commandent les choix politiques avignonnais, prioritairement soucieux d'accueillir une collection, plutôt que de reloger une école, ses étudiants et ses professeurs engagés dans des enseignements, des recherches et des pratiques.
Rappelons à ce titre que l'école d'art avait accompagné la première installation de la Collection Lambert à Avignon en militant pour un projet global où les ressources documentaires, les bâtiments, l'accueil des artistes, la conservation des oeuvres devaient être mis en commun. Ce projet répondait alors à la double vocation de l'école, celle d'une articulation originale des pratiques de la création et de la restauration. Loin de la « synergie »…