L'artiste Agnès Thurnauer bénéficie d'une actualité dense. Elle expose jusqu'au 16 mars au centre d'art le radar à Bayeux (« Figure libre »), jusqu'au 11 mai à la chapelle du musée des beaux-arts de Nantes (« De Tintoret à Tuymans, Agnès Thurnauer : now, when, then »). La Galerie de Roussan, à Paris, lui consacre aussi une exposition personnelle sous le commissariat de Jill Silverman van Coenegrachts, « Sleepwalking », du 21 mars au 24 mai. Parallèlement, trois publications lui sont consacrées, notamment Journal et autres écrits : Agnès Thurnauer (éditions École nationale supérieure des beaux-arts de Paris). Entretien.
R. A. L'exposition de Nantes est pétrie d'histoire de l'art, celle de Bayeux très focalisée sur le langage. L'histoire de l'art et le langage sont-ils les points cardinaux de votre oeuvre ?
A. T. L'histoire de l'art ne l'est pas. C'est normal de s'intéresser à ce qui s'est fait et se fait, l'abscisse et l'ordonnée. J'ai plus de rapport au temps et au langage. Un jour, j'ai dit que j'aimerais arrêter de dater les tableaux. Je n'aime pas les lectures linéaires.
R. A. Le cahier des charges du musée des beaux-arts de Nantes, qui consistait à piocher dans la collection, était-il périlleux ? N'est-il pas dur de se mesurer aux chefs-d'oeuvre anciens ?
A. T. Je…