Cela pourrait être un pince-fesses comme il y en a partout dans le monde. Difficile pourtant de trouver une sauterie semblable au dîner donné par Shalini Passi à la veille du vernissage de la sixième édition de l'India Art Fair, le 29 janvier. Difficile aussi de décrire la maison pharaonique qu'elle a conçue avec son mari Sanjay, magnat de l'automobile et de l'immobilier. Le bâtiment circulaire, jouant sur des va-et-vient entre intérieur et extérieur, est tout bonnement « over the top » : micromosaïque florale dans la salle de bain, marbre à tous les étages, écran plasma dans chaque pièce… Au mur les coqueluches indiennes, une grande sculpture de Subodh Gupta dans le jardin, quelques modernes du cru. Voilà encore sept ans, ce couple ne collectionnait pas. Il fait partie de ces entrepreneurs qui ont bourgeonné depuis une décennie en Inde et qui, pour certains, se taillent un chemin timide dans les arcanes de l'art contemporain. « Voilà deux ans, nous avions constaté sur la foire que 40 % des gens achetaient pour la première fois, rappelle Neha Kirpal, directrice de l'India Art Fair. Si vous regardez le rythme avec lequel les compagnies indiennes achètent des boîtes étrangères, si vous voyez le nombre de milliardaires…