« Aussi longtemps que [Joseph] Cornell vivra et travaillera, l'Europe ne pourra dédaigner l'art de notre pays », écrit Robert Motherwell en 1953. Une déclaration reprise en forme d'épitaphe à la fin de l'exposition consacrée à cet artiste par le musée des beaux-arts de Lyon et qui situe parfaitement l'enjeu du projet : réinscrire une figure essentielle de l'art du XXe siècle sous la forme d'un passeur, non seulement entre l'Europe et les États-Unis, le Surréalisme et la scène new-yorkaise dans les années 1930 et 1940, mais aussi entre les générations de l'avant et de l'après-guerre. Cette figure essentielle est pourtant parfaitement méconnue et sous-estimée en France, ainsi qu'en atteste la pauvreté des collections publiques et privées françaises mais aussi européennes.…