Justine Pulvinage a remporté le grand prix du Salon de Montrouge 2013. Elle poursuit son travail entre le documentaire et la fiction au Fresnoy - Studio national des arts contemporains à Tourcoing. Elle présente une installation vidéo, Virile, au musée des arts décoratifs de Lyon, dans le cadre des Modules-Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent du Palais de Tokyo.
Face caméra, le visage fermé, marqué par les années et l'ennui, col roulé rose, cheveux bien coiffés ; de temps en temps, elle repousse sa mèche derrière l'oreille, cligne des yeux, se redresse un peu, pour faire bonne figure. En voix off, Eliane raconte : ses journées sans intérêt, le ménage, le canapé, la télé, son mari diabétique et impuissant - elle simule, « il est content, tout va bien » -, ses petits bonheurs, il n'y en a pas beaucoup, ses chiens. Silence, elle parle de cette carapace : « à l'intérieur, tout est détruit, y'a rien ». Elle réfléchit : « j'ai besoin que ça fasse mal, finalement j'existe à travers la douleur car je n'ai pas connu autre chose ». Au bout de cinq minutes seulement, Eliane conclut. Elle a tout dit. Sa vie est finie, ça s'est passé il y a quarante-cinq ans ; parfois, elle y repense, « à 16h05 », l'heure à laquelle on lui a enlevé le bébé qu'elle venait de mettre au monde (Eliane, mère de l'ombre, 2007).
Justine Pluvinage a remporté le grand prix du Salon de Montrouge 2013. Elle poursuit son travail entre le documentaire et la fiction au Fresnoy - Studio national des arts contemporains à Tourcoing. Elle présente une installation vidéo, Virile, au musée des arts décoratifs de Lyon, dans le cadre des Modules-Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent du Palais de Tokyo.
Face caméra, le visage fermé, marqué par les années et l'ennui, col roulé rose, cheveux bien coiffés ; de temps en temps, elle repousse sa mèche derrière l'oreille, cligne des yeux, se redresse un peu, pour faire bonne figure. En voix off, Eliane raconte : ses journées sans intérêt, le ménage, le canapé, la télé, son mari diabétique et impuissant - elle simule, « il est content, tout va bien » -, ses petits bonheurs, il n'y en a pas beaucoup, ses chiens. Silence, elle parle de cette carapace : « à l'intérieur, tout est détruit, y'a rien ». Elle réfléchit : « j'ai besoin que ça fasse mal, finalement j'existe à travers la douleur car je n'ai pas connu autre chose ». Au bout…