Comment faire tenir l'histoire millénaire de l'Inde, ses mythes et ses myriades de religions dans une seule exposition ? L'ambitieux festival bruxellois Europalia, consacré cette année à ce continent en pleine expansion, a relevé le défi en adoptant un prisme original : le corps, ses représentations et ses symboliques. Une façon aussi de ne froisser aucune croyance avec une manifestation à résonnance diplomatique, voire politique. Au Palais de beaux-arts de Bruxelles, le parcours de l'exposition « Corps de l'Inde », thématique plutôt que chronologique, se veut d'abord accessible, d'où une scénographie ludique et d'abord déconcertante, signée Sabine Theunissen. Les quelque 300 oeuvres venues quasi-exclusivement de collections privées et de musées indiens, parfois jamais sorties des réserves, sont tantôt posées sur des plans inclinés en aggloméré, tantôt abritées dans des alcôves du même matériau. Le parti pris,…