Quand vous êtes l'homme le plus riche du monde, tout vous est permis. Même les écarts de goût. Dans le cas du musée Soumaya érigé en 2011 à Mexico par la première fortune mondiale, Carlos Slim Helú, le mot « écart » est une litote. Le visiteur éberlué y découvre un pêle-mêle gratiné de tableaux mexicains médiocres, de croûtes de Renoir et de vilaines fontes de Rodin ou de Dalí. Carlos Slim Helú s'est offert des signatures mais de mauvaises oeuvres, agencées selon une muséographie cafouilleuse. En face de ce morceau d'anthologie du ridicule, une autre institution a ouvert samedi 16 novembre : le musée Jumex, créé par le collectionneur Eugenio López. Tout oppose les deux bâtiments. L'architecture tout d'abord. Carlos Slim a fait appel à son gendre, Fernando Romero, jeune homme sans expérience qui s'est vaguement inspiré du Guggenheim de Bilbao en lui ajoutant une peau métallique qui la nuit devient nacrée. Eugenio López a recruté l'architecte britannique David Chipperfield qui a livré un bâtiment sobre et lumineux. Comme le souligne avec humour un journaliste du Financial Times, la coque extérieure rappelle le grand magasin espagnol El Corte Inglés. Mais l'espace…