Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, s'est prononcé hier à l'Assemblée nationale contre le rattachement à l'Institut Français du réseau culturel de la France à l'étranger, à l'occasion de la présentation à la commission des Affaires étrangères du rapport d'évaluation des politiques publiques de la Cour sur le sujet. La loi de 2010 donnant à l'Institut français le statut l'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) prévoyait dans dix-huit pays (dont le Royaume-Uni, les Emirats Arabes Unis, l'Inde...) une période de 3 ans d'expérimentation de rattachement des Alliances françaises et Instituts culturels à l'opérateur. Arrivant à échéance au 31 octobre prochain, cette expérimentation est qualifiée de « peu probante » par Didier Migaud qui précise qu'aucun « avantage significatif n'a pu être mis en valeur ». Outre le coût de la potentielle transition, estimé à 50 millions d'euros, l'expérience n'a introduit aucune flexibilité, ni des financements, ni pour la gestion des effectifs. Sans préconiser un retour au statu quo, qui remettrait en cause l'Institut Français, le premier président estime que des progrès sont encore possibles, en particulier en matière de pilotage interministériel, et de professionnalisation du réseau. Mais, selon lui, c'est maintenant à l'appareil législatif de proposer des solutions. Les rapporteurs François Loncle et Claudine Schmid de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale rendront leurs travaux le 28 novembre.