Drôle de destin que celui des sculptures d'Edgar Degas. De son vivant, le peintre impressionniste n'exposa qu'une seule oeuvre en trois dimensions, la cire de la très célèbre Petite danseuse de 14 ans (vers 1879-1881). Il considérait les bêtes et personnages qu'il modelait comme des « exercices pour [se] mettre en train », dans le but de « donner à [ses] peintures, à [ses] dessins, plus d'expression, plus d'ardeur et plus de vie ». Plus de 70 de ses sculptures en bronze sont actuellement réunies à Paris dans une galerie boulevard Haussmann, celle de Serge Goldenberg, installée à la place de la galerie Ariel de feu Jean Pollak. Tout l'été y sont exposées nombre de danseuses dans diverses postures et de chevaux, forts appréciés des collectionneurs du Moyen-Orient. La plupart des pièces ont un côté brut, parfois inachevé. Sur certaines, une main manque ; parfois, le bout de la patte d'un cheval s'achève par un déroutant appendice en métal. « C'est une oeuvre non aboutie, reconnaît Serge Goldenberg. Mais nous avions le choix entre finir artistiquement ces pièces, ou considérer qu'il…