En 1887, Paul Signac retient de Collioure les couleurs changeantes de la mer et la silhouette si identifiable de sa forteresse. À l'été 1905, Henri Matisse et André Derain sont éblouis par la lumière méridionale qui découpe les paysages de Collioure. Quarante ans plus tard, de passage dans le port de pêche, Édouard Pignon (1905-1993) ne regarde que la femme méditerranéenne, bien loin des modèles antiques. Le peintre d'origine picarde retient de ces Catalanes la force de caractère, la puissance du labeur, la fatigue d'une vie et opère un revirement sans précédent dans son langage pictural. « Collioure agit comme un révélateur sur l'oeuvre de Pignon. Elle y prend un tournant radicalement différent », souligne Joséphine Matamoros, directrice du musée d'art moderne de Collioure…