Cette année, c'est Anri Sala qui représente la France à la Biennale de Venise. L'artiste d'origine albanaise a dû faire face à un contexte inédit, puisqu'il intervient dans le bâtiment « Germania » après le choix par la France et l'Allemagne d'échanger leurs pavillons. Cette situation n'a pas été neutre dans le projet présenté par l'artiste et intitulé Ravel Ravel Unravel. Il nous l'explique.
R. A. et P. R. De quelle idée êtes-vous parti pour concevoir votre pavillon ?
A. S. Je suis parti à la fois de l'idée d'un sujet ou d'un territoire musical que je ne connaissais pas d'ailleurs, et j'ai cherché à le faire résonner dans un espace du pavillon. Le territoire, c'est le répertoire écrit pour la main gauche pour piano et orchestre. Plusieurs milliers de pièces ont été écrites pour la main gauche, mais seulement une soixantaine pour la main droite. Au départ, ce sont plutôt des exercices pour entraîner la main gauche dans des moments de fatigue de la main droite, mais aussi parce que c'est un peu la main faible quand on joue du piano, y compris pour les pianistes…