Le Quotidien de l'Art

À Sharjah, le Sud global en réseau et en résonance

À Sharjah, le Sud global en réseau et en résonance
Les commissaires de la 16e Biennale de Sharjah (de gauche à droite) Amal Khalaf, Alia Swastika, Natasha Ginwala, Megan Tamati-Quennell et Zeynep Öz prononcent un discours lors de la cérémonie d'ouverture de la Biennale de Sharjah, Mirage City Cinema, Al Mureijah Square, Sharjah, 2025.
© Photo Motaz Mawid/Courtesy Sharjah Art Foundation.

Pensée comme un lieu de rencontre pour les artistes du Sud global, la 16e Biennale de Sharjah dessine une riche cartographie de la région.

Avec 198 œuvres, la Biennale de Sharjah 2025 ne fait pas dans la demi-mesure. Alors que quantité et qualité s’excluent souvent, la plus vieille biennale du Moyen-Orient, née en 1993, prouve qu’il peut en être autrement. Le parcours pensé par le quintette de cinq têtes fortes (l’Indonésienne Alia Swastika, l’Émirienne Amal Khalaf, la Néo-Zélandaise Megan Tamati-Quennell, l’Indienne Natasha Ginwala, la Turque Zeynep Öz) est physiquement et intellectuellement très engageant, sans pour autant lasser. On le qualifierait facilement d’exhaustif – plusieurs jours étant nécessaires pour tout voir –, avant de se rendre compte que, précisément, l’ambition et le tour de force étaient de ne pas l’être. « Nous n’avons pas cherché à créer quelque chose d’abouti. La biennale dépasse largement sa géographie et son temps pour rejoindre et incorporer d’autres espaces et d’autres époques », explique la co-curatrice Amal Khalaf, qui qualifie les quatre mois de l’événement (6 février– 15 juin) de « moment de spectacle dans la vie du projet ». Un vaste projet, qui, comme sa thématique centrale « to carry » l’indique, n’a pas vocation à s’arrêter ni à être arrêté.

Relais radio

Loin d’être une fin en soi, l’événement est pensé comme un moyen pour « porter », dans tous les sens du terme, la parole de multiples récits du Sud global. Porter financièrement et matériellement grâce à un solide budget ayant permis la commande de 80 % des œuvres exposées ; porter médiatiquement grâce à la plateforme de visibilité internationale qu’offre la biennale à ces multiples voix, trop longtemps marginalisées par l’histoire et le marché de l’art occidentalo-centré ; porter, au sens métaphorique, en s’en faisant le relais radio. L’expérience de visite fait l’effet…

À Sharjah, le Sud global en réseau et en résonance
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Article issu de l'édition N°3068