Alors qu’elle vient de récupérer, le 14 mai, les clés du bâtiment situé en face du square Émile-Chautemps, à Paris, la Gaîté Lyrique a publié un communiqué de presse dans lequel les équipes rendent compte des difficultés du lieu culturel après cinq mois de fermeture, dont trois d’occupation par le collectif des jeunes du parc de Belleville : « La perte d’exploitation liée à cette fermeture, dans laquelle la Gaîté Lyrique SAS n’a strictement aucune responsabilité, est de près de 3 millions d’euros. » Alors que le Conseil de Paris leur aurait assuré l’inverse il y a quelques semaines, la Gaîté Lyrique indique que la Ville refuse désormais « de participer au redressement économique de l’établissement », qui fonctionne avec 70 % de recettes propres et 30 % de subventions municipales. Et d’ajouter : « C’est une décision incompréhensible au regard des engagements pris, du rayonnement culturel de la Gaîté Lyrique et des conséquences sociales immédiates sur le maintien de plus de 80 emplois. » Citée dans Libération, la directrice générale de l’établissement, Juliette Donadieu, explique que si la mairie va verser sa subvention habituelle, elle « sait bien qu’en renonçant à une compensation d’une partie de la perte d’exploitation, elle met son institution en danger de mort ». Le cabinet de Carine Rolland, élue à la culture à la mairie de Paris, assure « maintenir le dialogue avec la présidence et la direction de l’établissement », toujours selon Libération. Les mineurs non-accompagnés du collectif des jeunes du parc de Belleville, violemment évacués du lieu le 18 mars, sans que leur soit proposé de solutions de relogement, sont quant à eux de nouveaux à la rue, et 27 d’entre eux ont reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire Français). La Gaîté Lyrique y voit un « échec collectif », mais regrette que la sanction de cet échec puisse être « le sacrifice d’un lieu culturel et de ses 80 emplois ».
La Gaîté Lyrique inquiète pour son avenir

© Gaité Lyrique.