Le Quotidien de l'Art

Yoshiko Shimada et BuBu de la Madeleine : « Les artistes féministes japonaises doivent transcender le récit intime vers la sphère politique »

Yoshiko Shimada et BuBu de la Madeleine : « Les artistes féministes japonaises doivent transcender le récit intime vers la sphère politique »
Yoshiko Shimada + BuBu de la Madeleine, Portrait, 1998, collage (encadré), 24.8 x 32.9 cm.Œuvre présentée dans l’exposition de Yoshiko Shimada + BuBu de la Madeleine « Made in Occupied Japan » à la galerie OTA Fine Arts à Tokyo en 1998.
© Yoshiko Shimada + BuBu de la Madeleine.

Trente ans après leur première collaboration, Yoshiko Shimada et BuBu de la Madeleine se retrouvent autour du projet « Camp », présenté à la galerie Ota Fine Arts de Tokyo jusqu'au 10 mai (avec également Min Wong, les Watermelon Sisters et Yuki Kihara). Ces deux artistes sexagénaires, figures contestataires majeures de la scène japonaise, racontent les aspirations et les freins d’un art féministe engagé dans leur pays. 

Votre projet commun « Made in Occupied Japan », qui rassemble des collages photographiques et une vidéo, remonte à 1998 : comment ont eu lieu votre rencontre et cette première collaboration ? 

Yoshiko Shimada : Je suis née à Tachikawa (en 1959, ndlr), où se trouvait alors une base militaire américaine, aujourd’hui base des forces d’autodéfense japonaise. Je voulais aborder les questions de la militarisation mais aussi des « femmes de réconfort », et de leurs familles, leurs enfants métissés, qui après la guerre vivaient de la prostitution – interdite au Japon depuis 1958 – près des bases. On m’a alors parlé du travail de BuBu. 

BuBu de la Madeleine : J’ai reçu une longue lettre de sa part (rires). Elle avait le concept dans la tête : le lieu, les compositions... Nous sommes restées trois jours à Tachikawa pour y prendre des photos, dans lesquelles je suis habillée en travailleuse du sexe et Yoshiko en GI. À l’époque, je menais déjà mes propres projets artistiques, tout en…

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Article issu de l'édition N°3033