Le rebond qu’avait connu le marché de l’art mondial entre 2021 et 2022 n’est plus d’actualité. Pointant « un environnement économique complexe » – qui pourrait encore être davantage bouleversé dans l’hypothèse de l’application au marché de l'art des nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump –, le rapport rédigé par l’économiste culturelle Clare McAndrew pour l’année 2024 note un ralentissement des affaires pour la quasi-totalité des secteurs, dans la continuité de 2023, année augurant l'ère du « rééquilibrage ». En 2024, les ventes sur le marché mondial de l'art ont ainsi atteint près de 57,5 milliards de dollars, contre 65 milliards l'année précédente. Le secteur le plus touché est celui des ventes aux enchères (19 milliards de dollars), qui connaît une deuxième année consécutive de croissance négative : -25 % pour les adjudications d’œuvres d'art, d'arts décoratifs et d'antiquités. Un recul que le rapport attribue notamment au fait que la valeur des œuvres d'art à plus de 10 millions de dollars a chuté de 45 % en 2024. Il note en outre une chute de 39 % du nombre d'œuvres vendues plus de 10 millions de dollars et de 33 % pour les transactions dépassant le million.
Résultats contrastés pour les galeries
Les galeristes s’en sortent mieux, mais accusent tout de même une baisse de valeur globale de 6 % (pour atteindre 34,1 milliards de dollars), avec des résultats variables selon les typologies de marchands. Les méga-galeries qui ont conclu des ventes de plus de 10 millions de dollars signalent une baisse de 9 % – plus de la moitié d'entre elles (64 %) ont constaté des ventes plus poussives qu'en 2023. Pour celles qui vendent des œuvres sous la barre des 250 000 dollars, le recul est de 23 %. La propension…