En France comme à l’étranger, les marchands sont nombreux à déplorer un marché devenu plus mou face aux aléas économiques et sociopolitiques : inflation, hausse des taux, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien... Peut-on toutefois parler d’une véritable crise ? Dans l'étude publiée en mars dernier par Art Basel et UBS, Clare McAndrew annonçait un recul de 4 % du volume global du marché. Son nouveau rapport, publié le 24 octobre, le contextualise davantage en décryptant les habitudes des collectionneurs « à très haut patrimoine » (High Net Worth Individuals, ou HNWI, définis comme disposant d'actifs financiers de plus d'un million de dollars, à l'exclusion des biens immobiliers et de tout actif commercial privé) durant l’année 2023 et la première moitié de 2024. De cette analyse exhaustive, réalisée auprès d’un échantillon de 3 660 collectionneurs issus de 14 marchés différents à travers le monde, ressort tout d’abord un constat général : la dépense annuelle médiane de ces individus, estimée à 50 000 dollars en 2023 (25 555 dollars pour la première moitié de 2024) demeure stable par rapport à l’année précédente, signe d’une activité soutenue et de la « résilience » des acteurs du marché, analyse Clare McAndrew. Si la moyenne des dépenses des collectionneurs a chuté de 32 % de 2022 à 2023, il s’agit d'une conséquence…
Les riches collectionneurs restent confiants
Le dernier rapport mené par l’économiste Clare McAndrew pour Art Basel et la banque UBS, dans lequel sont étudiés les comportements des collectionneurs à très haut patrimoine, brosse le portrait d’un marché « stable et vigoureux », dont les ressorts ont toutefois été reconfigurés en raison des tensions géopolitiques croissantes et de l'état vacillant de l'économie mondiale.