« En France, tout le monde pense que Mucha est français ! », s'amuse Marcus Mucha, 44 ans, dans un anglais londonien. Si son arrière-grand-père Alfons Mucha (1860-1939) reste associé (littéralement) aux images de carte postale de Paris, où il vécut de 1887 à 1906, c'est bien à Prague, où l'artiste mourut, qu'est inauguré ce 24 février – avec un mois de retard sur les délais prévus, officiellement pour des raisons de validation des normes de sécurité –, le Mucha Museum.
Un musée, sinon deux
Son écrin est le palais Savarin, vaste ensemble XVIIIe de la majestueuse rue centrale Na Příkopě, restauré en grande pompe pour 20 millions d'euros par le groupe immobilier tchèque Crestyl. Les touristes qui arpentent le quartier de la place Venceslas toute proche auront sans doute l'impression d'avoir des hallucinations. Un Mucha Museum existe en effet déjà à Prague depuis 1998, à 300 mètres à peine de là, dans le palais Kounický de la rue Pánská, loué à la ville. « Le seul et unique musée au monde dédié à l'artiste », précise le site internet de l'institution privée, fondée en accord avec Geraldine Mucha, belle-fille de l'artiste décédée en 2012, et qui expose une partie de la collection constituée par le tennisman Ivan Lendl. Pourquoi un second Mucha Museum ? Depuis mai 2024, la fondation familiale créée en 1992 et dirigée par Marcus Mucha depuis 2016 a coupé les liens avec le…