Les grandes rétrospectives sont un exercice périlleux à l'issue incertaine. Elles peuvent se révéler au pire étouffantes, ou bien, à l'opposé, révélatrices. Celle de Simon Hantaï (1922-2008) qui ouvre demain au Centre Pompidou fait partie des secondes, et plus. Conçue au cordeau avec une sélection d'oeuvres irréfragable par trois commissaires, l'écrivain Dominique Fourcade et les conservateurs Alfred Pacquement et Isabelle Monod-Fontaine, respectivement directeur et ex-directrice adjointe du musée national d'art moderne, tous trois fins exégètes de l'artiste, l'exposition n'est rien moins qu'époustouflante. Servie par une scénographie limpide et lumineuse due à l'architecte Laurence Le Bris et faite de vastes salles savamment ouvertes permettant à la fois de découvrir progressivement chaque période de l'oeuvre complexe et d'en saisir l'évolution par des aperçus aménagés sur la précédente et la suivante - voir un ensemble en même temps que l'on aperçoit ce que l'on va voir et ce qui, dans un premier temps, a échappé dans ce que l'on a vu -, l'exposition offre un parcours pédagogique tout en maintenant la dialectique magistrale d'un projet pictural unique. La prédilection pour les…