R. A. Hantaï, c'est une vieille histoire d'amour pour vous, puisque l'un de vos textes avait été repris dans le catalogue de son exposition au musée national d'art moderne en 1976. Etait-ce volontaire de le programmer au Centre Pompidou l'année de votre départ du musée ?
A. P. Je ne l'ai pas fait exprès, j'essaye d'organiser cette exposition depuis mon arrivée à la direction du musée en 2000. Je le lui ai alors proposé, comme l'avait déjà fait Dominique Bozo dans les années 1980. Mais Hantaï l'a constamment retardée. Il a toujours trouvé le moyen que ce ne soit pas le bon moment. Au fond, il a refusé une rétrospective de son vivant. Après son décès, je suis allé voir les membres de sa famille et ils ont trouvé bien que cette exposition ait lieu tant que j'étais encore directeur.
R. A. Pourquoi avoir montré autant d'acharnement ?
A. P. Hantaï est une figure importante, qui a modifié un certain nombre de données de la peinture. Il y a des moments bien identifiés, rassemblés ici et jamais montrés dans leur totalité. Cette oeuvre doit être mise à sa place, qui est majeure. C'est le peintre européen que l'on peut mettre…