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Brian Maguire : la couleur des oubliés

Brian Maguire : la couleur des oubliés

La Hugh Lane Gallery abrite l’atelier reconstitué (et sept tableaux) du Dublinois Francis Bacon. Brian Maguire, né en 1951, peint la souffrance, l’isolement des mortifiés et des oubliés qui luttent ou meurent dans la lumière et le silence. Les œuvres qu'il y expose sous le titre « La Grande Illusion » révèlent son « art d’indignation », souligne Michael Dempsey, directeur des expositions. Ses expéditions (Mexique, Méditerranée, Syrie, Soudan, Amazonie, Brésil, États-Unis) lui inspirent de grands formats où les violences contre les humains et la nature sont récurrents. En 2010, il est à Ciudad Juárez, au Mexique, face à des mères d’enfants victimes des guerres de la drogue. En Arizona, un médecin-légiste lui procure la liste de migrants qui ont péri de froid et de soif dans le désert. En 2016, visite officielle du grand mufti de Syrie en Irlande - « J’ai suggéré d’anciens de l’IRA pour sa sécurité. Cela a facilité ma venue à Alep… » - dévastée par la guerre. « Je ne suis pas un chercheur, admet-il, juste un marcheur qui écoute. » Comme un Luc Tuymans, il peint d’après photos, « mais je dois être présent, que l’émotion reste en moi ». Sa peinture est souvent abstraite (son Nairobi Slum Clearance), mais « la vie est dessous ».

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Édition N°2971 / 22 janvier 2025

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Article issu de l'édition N°2974