« Théo est un otage diplomatique et les motifs de son emprisonnement ne sont qu'un prétexte », affirme sur Instagram le collectif Free Théo, créé suite à l'incarcération en avril dernier du graffeur français Théo Clerc, 38 ans. La peine de trois ans de prison prononcée en septembre par un tribunal d'Azerbaïdjan, dont l'appel a été repoussé en raison de la COP29 organisée à Bakou, a été confirmée le 16 décembre, « en vertu de l’article sur le vandalisme », a indiqué son avocat azéri Eltchine Sadygov. Les faits reprochés à Théo Clerc : avoir tagué son nom dans le métro. En France, le ministère des Affaires étrangères a évoqué un jugement « arbitraire » et une condamnation « inéquitable », alors qu'un Néo-Zélandais et un Australien ont été condamnés pour les mêmes faits à une simple amende. « On se sent abandonnés, a déclaré à 20 Minutes Margot Fontaine, avocate française de Théo Clerc. Son cas, c’est le fruit des mauvaises relations entre les deux pays. » En l'espèce, Bakou reproche à Paris de soutenir l’Arménie, notamment dans l'arbitrage sur le territoire du Haut-Karabagh, tandis que la dictature pétrolière est soupçonnée d’ingérence dans les territoires français d’outre-mer, en particulier en Nouvelle-Calédonie. Les services de l'ambassade de France en Azerbaïdjan ont assisté à toutes les audiences du procès de Théo Clerc, sans réussir à faire plier un système judiciaire qui, selon leurs propos rapportés par l'AFP, « ne présente aucune garantie d’indépendance ou en matière de droits de la défense ». Les relations étroites entretenues autrefois entre le pays du Caucase et la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati, ancienne vice-présidente de l'Association des amis de l'Azerbaïdjan, donnaient un espoir de levier. Contactée, celle-ci n'a pas souhaité réagir à la condamnation de Théo Clerc. Aujourd'hui, un autre Français reste emprisonné en Azerbaïdjan et un troisième est retenu sur le territoire, chacun pour des accusations rejetées par le Quai d'Orsay.