L’automne de l’art aura été riche à Paris, où à quelques rues de distance, deux expositions rendent hommage jusqu’en janvier à deux mouvements phares de l’histoire de l’art des temps modernes. Nés tous deux de la volonté de créer un art qui transcenderait les codes établis de la société et du marché, le surréalisme et l’Arte Povera se sont croisés à un demi-siècle d’écart - sans s’écraser l’un l’autre. Car tandis que le premier jouit depuis longtemps d’une remarquable aura auprès du grand public et des collectionneurs, le second, plus conceptuel, était resté plus confidentiel. Soit moins abordable intellectuellement, plus abordable financièrement. « Contrairement au surréalisme, qui a vite pris une envergure internationale, l’Arte Povera est restée concentrée à un petit groupe d’une dizaine d’artistes, actif en tant que tel pendant une période limitée de quelques années. Après quoi, il se fait dépasser par d’autres mouvements et n’est, pendant longtemps, plus un sujet d’actualité », détaille Stefano Moreni, directeur du département d’art contemporain de Sotheby's Paris, qui voit dans l’exposition « Zero to infinity » à la Tate en 2001 un tournant. Sous les feux d’un des musées les plus visités du monde, l’Arte Povera est (re)vue sous une tout autre lumière. De nouveaux collectionneurs et musées s’y intéressent, et les ventes fusent : entre 2014 et 2016, en à peine trois ans, 15 records d'artistes sont atteints (20,2 millions de dollars pour Piero Manzoni, 4,8 millions de…
La bonne fortune de l'Arte Povera
Cinquante ans après sa naissance, le mouvement d’avant-garde italien ne s'est jamais aussi bien porté. Ventes et expositions à succès prouvent sa vitalité et son actualité.