Claudio Parmiggiani
Galerie Tornabuoni Art
Un Pompéi de livres et papillons
Il s’agit d’un petit événement à la galerie Tornabuoni Art : pour la première fois en France, on peut admirer une importante sélection de la série « Delocazione » (entre 40 000 et 175 000 euros) de l’artiste italien Claudio Parmiggiani, aujourd’hui âgé de 80 ans, figure de l’arte povera dont la sensibilité nous mène également vers les natures mortes de son compatriote Giorgio Morandi (dont il fréquenta l’atelier dans ses jeunes années). Vases posés sur des étagères ou des tables, papillons envolés, silhouettes évanescentes de bustes antiques, immenses bibliothèques pareilles à des stigmates d’autodafés… Ces objets ne sont pas là, seules leurs traces subsistent, empreintes issues de la cendre. L’artiste use du même procédé d’enfumage d’une pièce en faisant brûler toute sorte de matériaux avant d’en ôter les objets qu’il a mis en scène. Ne reste que la trace blanche de leur présence enserrée dans un environnement de suie. La beauté du silence alliée à la mémoire de la trace pour représenter ce qui ne peut l’être : l’absence. Débutées en 1970 dans les réserves de la Galleria Civica de Modène, ces œuvres ont ensuite investi divers lieux, du musée Fabre de Montpellier au Centre Pompidou jusqu’à la décoration de plafonds de la Villa Médicis à Rome ou la fondation Cini à la dernière Biennale…