Plateforme lancée en 2012, artsy annnonce plus de 1,6 million d'œuvres d'art en vente, représentant plus de 94 000 artistes et plus de 3 100 galeries de 100 pays différents (avec des collectionneurs à la dissémination encore plus importante - 190 pays). C'est donc un bon observatoire pour déceler des mouvements de fond sur le marché. Son rapport 2024, dévoilé ce lundi, donne quelques indications intéressantes. Depuis 2019, la part des artistes femmes a significativement augmenté : elle ne représentait que 17 % des demandes à l'époque, elle atteint aujourd'hui 29 % - et même 37 % chez les ultra-contemporains où elle s'incarne dans l'envolée de sollicitations pour de jeunes créatrices, souvent figuratives, comme Charlotte Keates, Ayako Rokkaku ou Apolonia Sokol. Si Andy Warhol reste depuis 2022 l'artiste qui capitalise le plus de demandes, devant Banksy et Damien Hirst, les nouveaux entrants plébiscités sont le Danois Oliver Bak (exposé chez Sprüth Magers), la Chinoise de naissance Jesse Jinghian Liu, basée en Californie et le Sud-Coréen Lee Gihun. Quant au Nigérian Olaolu Slawn, âgé de 24 ans et basé à Londres, l'explosion des requêtes (+1082 %), montre qu'il est bien cet « Homme de l'année » défendu par le magazine GQ, avec des collaborations du côté de LVMH et Rolex et une exposition à la galerie Saatchi Yates. Qui tire profit de la redistribution géopolitique vers le « Global South » ? En 2024, ce sont clairement les artistes indiens, en hausse de 32 % (devant les Suisses, +23 %). Sont bien sûr concernés les classiques à la grande longévité que sont Raza (1922-2016) et Husain (1915-2011) mais aussi les nouvelles générations à l'image de Raghav Babbar (né en 1997), qui a flirté avec les 500 000 £ en vente publique, chez Sotheby's à Londres en mars 2023 - vingt fois son estimation !
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