Si l’art chinois occupe depuis plusieurs décennies une place de choix dans un monde de l’art globalisé, il est presque invariablement associé au contemporain (comme dans l'exposition « Chine. Une nouvelle génération d'artistes », jusqu'au 3 février au Centre Pompidou). Les artistes de la période moderne, surtout dans sa première phase historique, restent invisibilisés par les institutions hors de Chine (citons comme rare exemple récent « Peintres chinoises du XXe siècle » l'été dernier au musée Cernuschi à Paris), à la différence de grandes figures plus tardives comme les peintres franco-chinois Zao Wou-Ki ou Chu Teh-Chun. Dès les années 1920-1930, des acteurs clés de l’art moderne ont pourtant émergé, formés principalement à Tokyo ou à Paris, où ils se familiarisèrent aux techniques de l’art occidental et aux mouvements d’avant-garde. À leur retour en Chine, ils posèrent, dans une tension entre tradition et modernité, les bases de l’art moderne chinois. Mais ce formidable élan créatif fut durement entravé à partir de 1949, avec la proclamation de la République populaire de Chine qui condamna cet…
Art moderne chinois : le long chemin vers la reconnaissance
Les artistes chinois de la période moderne bénéficient d’une visibilité croissante après une longue période d’oubli. Une reconnaissance tardive à laquelle remédient des historiens de l’art qui les resituent dans la grande histoire de l’art moderne, et qui les voient de plus en plus recherchés sur le marché.