Jousse Entreprise (Paris) / stand A15
Les facettes du design
« On a voulu essayer cette foire pour côtoyer des galeries spécialisées en art plus classique, afin d’ouvrir notre horizon de collectionneurs par rapport aux foires telles que PAD Paris ou Design Miami/Basel, que nous avons l’habitude de faire. Nous sommes aussi heureux d’avoir un stand d’une belle dimension et bien placé (45 m2 près de l’entrée) pour montrer des pièces des années 1950 et 1980 : Royère, Perriand, Prouvé, des céramiques de George Jouve, du mobilier de Martin Szekely, de Philippe Starck », explique Matthias Jousse, directeur de la galerie, enthousiaste à l’idée de montrer ces objets d’exception sous la verrière du Grand Palais. Petit coup de cœur pour la très originale table basse en porcelaine émaillée d’Emmanuel Boos (2024).
Richard Green (Londres) / stand B12
Inspirants paysages
Des petits trésors de peintures flamandes et hollandaises, mais aussi des perles impressionnistes et postimpressionnistes illuminent le stand de cette galerie familiale (depuis quatre générations) au goût fin et sûr, qui a régulièrement exposé à la Biennale de Paris à partir de 1973. « Nous sommes ravis d’être de retour dans ce magnifique cadre Art nouveau du Grand Palais. Paris possède un marché de l’art dynamique et les collectionneurs s’intéressent particulièrement aux types de peintures que nous présentons », indique Richard Green. Parmi les fleurons du stand le délicat Vase de fleurs (1805) d’Anne Vallayer-Coster (1744-1818), la foisonnante et pointilliste Maison de Suzanne Valadon (1895) de Maximilien Luce (1858-1941) ou encore le lumineux paysage La Seine aux Andelys, le soir (1924) de Félix Vallotton (1865-1925).
Robertaebasta (Milan, Londres) / stand D25
Design version éclectique
Un stand immersif pour cette première participation, afin de rentrer dans le monde atypique de la galerie comme on entrerait dans une pièce de maison. Créée en 1967 par Roberta Tagliavini, l’enseigne est aujourd’hui dirigée par son fils Mattia Martinelli. « Il nous a semblé nécessaire de rendre hommage à la maîtrise des designers français, comme Maxime Old et Léon Jallot, qui se sont notamment illustrés dans la création de meubles Art déco au début du XXe siècle. En même temps, nous apportons le goût italien avec des sculptures de Lucio Fontana et Sirio Tofanari, des meubles et céramiques de Gio Ponti et, côté design, les luminaires d'Angelo Lelli, entourés de pièces de Carlo Bugatti ou de Gabriella Crespi. » Un goût éclectique revendiqué, qui ne s’interdit pas non plus de briller avec des œuvres d’Alberto Burri, Andy Warhol, Bernard Buffet ou Fausto Melotti sur les murs.
Almine Rech (Paris, Londres, Bruxelles, New York, Shangai, Monaco, Venise, Gstaad) / stand A16
Valeurs sûres
Rompue aux foires, mais plutôt celles spécialisées en art contemporain, la galerie a décidé de participer au salon pour mettre en lumière les valeurs sûres de son écurie, dans un panorama marchand allant de l’Antiquité au XXIe siècle. « Le créneau de FAB Paris nous semble un moment propice pour dévoiler des œuvres de nos estates comme ceux de Serge Poliakoff, Jean Miotte ou Kim Tschang-Yeul, mais pas exclusivement. Aux côtés de ces artistes du XXe siècle, nous proposerons des œuvres produites cette année par Ali Cherri, Ha Chong-Hyun, Johan Creten et Alexandre Lenoir. S’ajoute à cela le fait que FAB Paris s’installe au Grand Palais et la proximité avec notre galerie au 18, avenue Matignon, où nous accueillons une œuvre inédite de James Turrell », développe Guillaume Lointier, directeur de la galerie Almine Rech Paris.
Maison Rapin (Paris) / stand A27
Meubles-bijoux
Il illumine, de bronze doré et de cristaux de roche. Pièce à l’arborescence raffinée, le lustre de Robert Goossens (1927-2016) est un des joyaux du stand. « C’est une pièce exceptionnelle et historique présentée pour la première fois au public, réalisée par celui qui est connu comme le “Monsieur Bijou” de Coco Chanel et d’Yves Saint Laurent », indique la galerie, heureuse de participer à la foire. « L’événement s’ouvre à des galeries modernes, ce qui reflète l'évolution du goût des collectionneurs, et Maison Rapin s’inscrit pleinement dans cette dynamique. La réouverture du Grand Palais nous a aussi motivés, nous sommes fiers de pouvoir investir ce lieu historique. » L’enseigne expose également les créations Kam Tin, marque créée par Philippe Rapin, connue pour ses meubles-bijoux tapissés de pierres semi-précieuses et minéraux rares, tels que la turquoise, le jade ou le lapis-lazuli.
Galerie Stern Pissarro (Londres) / stand C32
Retour aux origines
Fort de son histoire et de sa généalogie, la galerie offre un prolongement de la grande exposition qu'elle a organisée en juin à l'occasion des 150 ans de l'impressionnisme, avec notamment ce tableau de Camille Pissarro (1830-1903), l'arrière-grand-père de Lélia Stern-Pissarro. « Paysannes assises causant est un exemple vibrant et assuré de l'exploration artistique de Pissarro, mettant en valeur son profond intérêt pour la lumière, la couleur et la figure humaine dans des scènes de la vie quotidienne », peut-on lire dans la notice de l'œuvre. FAB Paris est une première pour la galerie, comme l'explique Augustin Vidor, qui ne fait qu'une seule foire aujourd'hui. « Nous avons toujours eu une forte clientèle européenne en général et française en particulier, que nous rencontrions à Londres ou à la BRAFA. Mais vu l'importance croissante du marché français et parisien, nous voulions marquer le coup. » Comme un contrepoint, une partie du stand est dédiée à la création contemporaine, avec notamment cette Study for Bedroom Painting #31 (1972) de Tom Wesselmann.
Galerie Röbbig (Munich) / stand B18
Plein feu sur la porcelaine de Meissen
On tombe rapidement sur le stand de la galerie Röbbig, dans l'îlot central. Spécialisée dans un secteur de niche, la porcelaine de Meissen, elle participe pour la première fois à FAB Paris, alors qu'elle est une habituée de la TEFAF et une ancienne de la Biennale, comme le partage Alfredo Reyes : « Après quatre ans d'absence, nous ne pouvions que revenir dans un des lieux les plus importants pour les arts décoratifs. Dans un grand stand de 100 m2, juste en face de la galerie Steinitz, je présente du mobilier et de la peinture du XVIIIe allemand et français, et au centre se dresse un cabinet de curiosités avec des porcelaines. » À noter, des œuvres de Johann Joachim Kaendler (1706-1775) – dont la production correspond à l'apogée de la manufacture de Meissen au milieu du XVIIIe siècle – avec notamment cette impératrice russe en train de boire un chocolat chaud.
roebbig.de
Galerie Verbaet (Bruxelles) / stand D20
Revoir ses classiques belges
Maurice Verbaet est d'abord collectionneur, passionné et fervent défenseur de l'art belge depuis 50 ans, car il en est persuadé : « Le marché des œuvres d’art belge de la seconde moitié du XXe siècle demeure à la traîne depuis des décennies, principalement en raison d’un manque de visibilité, bien que nous soyons convaincus de leur qualité, comparable à celle des artistes français de la même époque. » Alors, il est devenu galeriste et met à l'honneur sur le salon de nombreux artistes, parmi lesquels l'illustrateur symboliste Charles Doudelet (1861-1938), Marcel Mariën (1920-1993) avec ses collages érotiques, la pop Mi van Landuyt (née en 1939) ou René Guiette (1893-1976), « qui toujours vécu reclus et qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il mérite ». Ensuite, il a des « obsessions » pour Tapta (1926-1997), artiste d'origine polonaise débarquée à Bruxelles en 1945, ou pour Jean Rustin (1928-2013), l'exception puisqu'il était français, mais comme le collectionneur le justifie : « Il a été mon père spirituel. »