Pour ses 70 ans, la foire bruxelloise annonce un programme prometteur de 130 galeries de 14 pays, dont une quinzaine de nouvelles recrues – et non des moindres. Colnaghi, l'une des plus anciennes enseignes du marché, fondée à Londres en 1760, qui a récemment orchestré le coup de maître de l'attribution, la restauration et la vente pour 36 millions d'euros du Ecce Homo de Caravage, fera son entrée avec une sélection menue, mais qualitative, de rares tableaux. La galerie présentera entre autres une crucifixion du peintre anversois du XVIe siècle, Willem Key, dont l'œuvre a grandement souffert des destructions iconoclastes pendant les révoltes protestantes. Version plus petite d'un grand retable disparu, la toile (150 000 euros) était accrochée dans une maison et a ainsi été épargnée. À ses côtés, une grande toile du peintre animaliste du XVIIe siècle Paul de Vos offrira l'occasion aux collectionneurs flamands d'acquérir une toile d'un maître baroque, dont les œuvres existantes ne sont souvent pas autorisées à quitter leur terre d'accueil espagnole ou française. Des nouvelles galeries d'art moderne, comme la Londonienne Stoppenbach & Delestre, qui présentera des peintres impressionnistes, post-impressionnistes et de l'école de Barbizon, ou la Belge Edouard Simoens, spécialisée en art d'après-guerre et contemporain, mettront l'accent sur l'identité multi-facette de la BRAFA, qui excelle dans l'art du grand écart. La foire accueillera aussi pour la première fois la galerie italienne d'archéologie grecque et romaine Valerio Turchi, et de l'autre côté du spectre, la contemporaine Nathalie Obadia. Installée à Bruxelles depuis 2008, la galerie parisienne s'est décidée à participer à la BRAFA, « une foire très attendue, où les collectionneurs sont particulièrement ouverts au dialogue entre art ancien et art contemporain ».
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