Duende Art Projects (Anvers)
Du Cap à Casablanca
« Je visite la foire depuis de nombreuses années, car c’est le lieu pour découvrir de nouveaux talents. Je suis donc très fier de pouvoir désormais présenter deux artistes jamais exposés en France : Sibusiso Ngwazi d’Afrique du Sud, à qui nous avons donné sa deuxième exposition personnelle dans notre galerie d’Anvers cette année, et Mohammed Arrhioui de Casablanca, dont les œuvres fragiles ne laissent personne indifférent. » Bruno Claessens, directeur de la galerie ouverte en 2021, est enthousiaste. Auparavant directeur Europe au département d’art africain chez Christie’s, ce changement de cap lui permet de donner une visibilité à de jeunes talents. Sur son stand, Ngwazi (né en 1999) s’exprime à travers de grandes abstractions colorées, tandis qu’Arrhioui (né en 1995) explore les traumatismes du corps dans de singulières compositions réalisées à base de coquilles d’œuf.
Galerie Waltman (Paris, Miami)
Les fantômes de l'histoire
La galerie a récemment renforcé son implication auprès des artistes du continent africain en accompagnant le Congolais Gastineau Massamba (né en 1973), dont les peintures sur toile et papier noir font surgir des êtres à l’aspect de danseurs fantomatiques. Il rejoint l’Ivoirien Ange Arthur Koua (né en 1989) – dont la visibilité a été accrue après avoir été finaliste du prix de la Norval Foundation (Cape Town) –, qui compose des pièces de tissus hybrides en forme de visages privés d’identité. « Je ne suis pas un communautariste, mais je souhaite explorer de nouvelles niches de marché », explique Olivier Waltman, précisant que son intérêt pour AKAA se trouve aussi dans le fait que la foire s’est ouverte depuis trois ans « aux relations qu’entretient l’Afrique avec les Amériques et les Caraïbes ». Or, étant aussi présent à Miami, il représente des artistes cubains, dont le peintre Dayron Gonzalez (né en 1985), troisième artiste qui habille le stand avec ses grandes compositions en forme d’archéologie mémorielle et historique.
Galerie Christophe Person (Paris)
L'or bleu de l'Afrique
Grande immersion au plus profond de l’or bleu de l’Afrique, entre spiritualité ancestrale et enjeux contemporains. Émouvantes, les puisettes du Burkinabè Abou Sidibé (né en 1977) – réalisées à partir de bouteilles en verre, bouchons, clous, perles, cadenas de chambres à air… – agissent comme les réminiscences d’un quotidien révolu, celui du chemin vers le puits qui faisait communauté. Le Camerounais Arnold Fokam (né en 1996), lui, s’est immergé dans le fleuve Congo avec un masque-crocodile, dont il a tiré des photographies repeintes, qui interpellent notre conscience face à l’urgence environnementale. Enfin, Nyaba Léon Ouedraogo (né en 1978), également burkinabè, est parti à la recherche de la divinité Mame Coumba Bang sur les rives du fleuve Sénégal. Sublimes, de bleus profonds et d’orange vif, ses photographies font naître des silhouettes et des paysages évanescents, comme des offrandes à la beauté de la terre africaine.
Galerie Nosbaum Reding (Luxembourg, Bruxelles)
Entre amitié et responsabilité
« Le contact avec la scène artistique africaine m’a été permis grâce à l’amitié qui me lie depuis 15 ans à Barthélémy Toguo », explique Alex Reding, alors qu’il présente sur son stand plusieurs encres sur toile de l’artiste camerounais. « Mais c’est aussi l’ouverture d’une antenne à Bruxelles qui m’a obligé, à la suite de l’histoire qui lie la Belgique au continent africain, à avoir un regard plus attentif, d’où depuis deux ans un intérêt accru avec l’arrivée dans notre programme de Fatiha Zemmouri, Ange-Frédéric Koffi et, plus récemment, de la jeune artiste congolaise Hadassa Ngamba », poursuit-il. Ce panel d’artistes fait se répondre la très jeune génération avec leurs aînés, mais aussi différents médiums traversés par les grands thèmes qui questionnent l’histoire africaine, de la décolonisation aux migrations et à la mémoire ancestrale.