L’ouvrage met en perspective l'esthétique de la performance et le discours anarchiste. Quelle articulation entre art et politique propose-t-il ?
Beaucoup doutent aujourd’hui des effets politiques de l’art, mais travailler sur ce livre m’a convaincue du contraire. Ma question première a été celle du refus – qui commence peut-être par un refus des termes imposés pour penser la notion de politique. Je suis partie de la tension mise en lumière par les performance studies entre la définition artistique de la « performance » et son sens au sein de l’idéologie néolibérale, pour comprendre comment l’une pouvait travailler contre l’autre. La possibilité d’une lecture anarchiste s’est peu à peu imposée au fil des conversations et projets menés avec les artistes qui m’ont permis de tisser des liens avec mes lectures d’Emma Goldman, David Graeber, James C. Scott ou Catherine Malabou. C’est un début d’hypothèse que…