« Le résultat est une scénographie de la nature », conclut la voix off du court-métrage Landscape Depressions (2023) de l’artiste grecque Janis Rafa. Dans le film, il n’y a aucun dialogue. Les humains, plongés dans un sommeil profond, sont les sujets passifs d’un monde où les animaux ont pris possession du paysage. Pourtant, l’histoire est celle d’interventions humaines à grande échelle – elle se déroule dans un lac artificiel au nord de la Grèce, où le paysage en apparence naturel résulte de la construction d’un barrage : « Le projet technique n’a pas seulement construit des bâtiments. Le projet technique a construit un paysage artificiel qu’il continue, en réalité, à préserver silencieusement. » « Dépression » est un terme géologique désignant un relief qui s'enfonce en deçà de la zone environnante en raison de l’érosion ou d’un impact. Dans quelle mesure le paysage qui nous entoure est-il façonné par l’impact humain ?
Le film de Janis Rafa, projeté dans le village de Pontives, résume de manière poignante le concept de « Parliament of Marmots » (Parlement des marmottes), titre de la 9e biennale Gherdëina (jusqu'au 1er septembre). Celle-ci prend place dans l’époustouflant paysage du val Gardena, situé dans les Alpes italiennes, avec les Dolomites en arrière-plan, ces roches triasiques formées il y a 250 millions d’années. Son commissaire Lorenzo Giusti s’interroge : « Que signifie aujourd’hui être "sauvage" ? Où peut-on encore trouver une forme de liberté naturelle, sur une planète où il n’existe plus d'habitat vierge ? » Il n’y a pas de meilleur endroit pour soulever cette…
