« La fondation va fêter ses 60 ans, elle n’a jamais été aussi jeune ! », c’est ce que tonnait en substance Isabelle Maeght, petite-fille des fondateurs Aimé et Marguerite et secrétaire du conseil d’administration, en présentant ce vendredi l’extension tant attendue de l’institution de la Côte d’Azur. Le matin dans la salle dite de la Mairie (avec un grand Chagall, La Vie, en toile de fond), le soir au fastueux dîner de gala (440 convives sous les pins, régalés par Jacques Chibois), elle a brossé le tableau d’une « utopie » mais aussi d’une « fidélité en amitié ». À la table 37, étaient ainsi assises les toutes jeunes générations de Miró, Matisse, Chillida ou Tal Coat, dont les aïeux (certains encore vivants) étaient présents en ce mémorable 28 juillet 1964…
Silvio d'Ascia : une extension par soustraction
Dans un lieu curieusement dénué de protection patrimoniale sévère (une simple appellation d’architecture remarquable du XXe siècle), l’idée d’agrandissement, lancée en 2004, aurait pu faire fi du bâtiment devenu icône de Josep Lluis Sert et du motif en labyrinthe des jardins, imaginé par Miró. Sans trop de ménagement pour les candidats de la consultation de 2010, Isabelle Maeght a d’ailleurs indiqué que la plupart des projets, trop peu respectueux de l’environnement existant et jouant sur le geste narcissique, n’ont même pas eu l’honneur d’être conservés dans les archives… C’est un praticien quasi inconnu du grand public (même s’il travaille sur l’une des gares du Grand Paris Express, celle de Bobigny, attendue pour 2030), à la tête…