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Hommage à un trio de choc

Hommage à un trio de choc

Cœur battant du village de Saint-Paul-de-Vence, la Fondation Marguerite et Aimé Maeght, qui fête ses soixante ans cette année (voir QDA du 1er juillet), vient de rouvrir ses portes, forte d’une extension conçue par l’agence d’architecture parisienne Silvio d’Ascia et d’une exposition temporaire ambitieuse consacrée à Pierre Bonnard et Henri Matisse. À Cannes, en 1936, Aimé Maeght rencontre le « Nabi japonard » qui lui présentera à son tour, en 1943, le maître des papiers découpés. Marguerite devient le modèle de ce dernier, comme en témoignent les séances de poses filmées par son fils, Adrien Maeght. Les artistes se connaissaient et s’admiraient déjà. En 1911, Matisse avait acquis le tableau de Bonnard La Soirée au salon (1907), montré au début de l’accrochage. Et ce dernier de lui rendre la pareille, l’année suivante, en achetant Fenêtre ouverte à Collioure (1905). Le parcours, qui rassemble près de 300 œuvres au total, dont des pièces inédites, explore la relation de chacun à ses modèles, à Saint-Tropez, à Paris, au paysage, aux objets, à la pratique de l’autoportrait… Un sort particulier est réservé à la « vision mobile » de Bonnard, à l’origine de cadrages dynamiques, à l’influence de Tahiti sur la production de Matisse, mais rares sont les confrontations directes entres les travaux de l’un et de l’autre. Pourquoi ? « Cela a été fait plus d’une fois et il s’agissait de souligner la synergie avec Aimé Maeght, trait d’union indispensable, ici, entre les deux », explique la commissaire d’exposition Marie-Thérèse Pulvénis de Séligny, ancienne directrice du musée Matisse de Nice.

Article issu de l'édition N°2902