Le 26 juin, Manifesto XXI a publié une tribune dénonçant les violences et les discriminations dans le milieu de l’art contemporain. Signée par plus de 200 professionnelles du secteur, parmi lesquelles Maja Bajevic, Déborah De Robertis, Pauline Curnier-Jardin, Elisabeth Lebovici, Lili Reynaud-Dewar..., elle explique vouloir « sortir le monde de l’art de l’inertie. Les violences sexuelles et sexistes, aggravées par des asymétries persistantes de genre, de race et de classe, s’y perpétuent notamment en vertu d’une supposée exceptionnalité issue d’une vision romantique de l’art, dont jouissent ses acteur·ices en situation de pouvoir. Le régime patriarcal s’exerce plus particulièrement dans la confusion qui s’opère entre espaces intimes et professionnels, dès l’école et jusque dans les institutions, les musées, et les lieux indépendants ». La lettre ouverte est accompagnée de la publication d'une soixantaine de témoignages anonymes (sur 200 reçus à ce jour), dont les récits couvrent un large spectre d'agressions sexistes et sexuelles, allant de remarques inappropriées, d'exclusions à l'emploi, de jeux de pouvoirs néfastes à des attouchements non consentis et des viols. Cet espace virtuel de libre parole, relayé également sur Instagram, entend offrir un contrepoint à la mise en sourdine de nombreux témoignages. « Face aux témoignages ou signalements de victimes ou d’allié·es, la complaisance et la complicité avec les auteurices de violences est souvent de mise et permet le maintien d’un système dans lequel les souffrances ne sont jamais prises en compte, poursuit la tribune. On préfère alors l’exclusion et la disparition de celles et ceux qui dénoncent, plutôt que la mise en place de réels changements. Cette dynamique malsaine permet également la récupération et l’instrumentalisation des questions politiques au profit de politiques de diversité qui confisquent nos histoires, et altèrent la possibilité de remettre en question profondément les discriminations systémiques. » Une assemblée générale ouverte #MeTooArtContemporain est prévue le mercredi 3 juillet à 18h à La Parole errante Demain, à Montreuil.