Un match de boxe dans une galerie ? La rencontre paraît pour le moins inattendue, voire incongrue. Après avoir reçu pour sa nouvelle série de soirées culturelles Rencontres NextGen, à destination des jeunes de 30-40 ans, le peintre Silvère Jarrosson, l'expert Éric Turquin, et la commissaire Claire Durand-Ruel, le galeriste Guillaume Sébastien s'est raccroché à l'élan sportif du moment pour sortir du cadre... en installant un ring à la galerie. À raison de trois fois trois minutes, les deux boxeurs professionnels Baptiste Cheval, champion de France dans sa catégorie de poids, et Arthur Cordray, se sont affrontés devant les regards des jeunes collectionneurs avec, en fond de toile, les tableaux de Witold Pyzik, Anna-Lisa Unkuri et François-Xavier de Boissoudy. Vu ainsi, l'accord est finalement de bon ton. Car le « Noble Art », ainsi qu'est nommée la boxe anglaise, partage plus qu'un nom avec l'art : dans l'un comme dans l'autre, ce qui compte est la beauté des coups, de poing ou de pinceau, la distance tenue et maintenue du regard, le niveau de technique, la particularité du style, sans oublier la concentration à l'exercice, qui « crée un cadre » explique Baptiste Cheval. Un cadre de vie, avec ses limites et ses libertés, pour les boxeurs comme pour les artistes. En boxe, les tournois sont jugés d'après la qualité des coups, leur précision et leur impact, mais aussi la gestion de l'espace-temps et le fairplay des combattants. Autant de critères pas si éloignés des jugements de valeur que l'on porte aux œuvres. À l'heure où le sport infiltre l'art, à quand un match de création entre artistes ?
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