C'est un bilan de fréquentation à double face qu'annonce la direction de la foire : avec 69 375 entrées (contre près de 82 000 en 2023), on assiste à une érosion du grand public, attribuée à une météo adverse et à des événements compliquant les déplacements (comme le marathon de Paris), mais de l'autre à une poussée de 10 % du public professionnel. L'édition a confirmé son intérêt pour la scène française, avec un parcours sous le commissariat d'Éric de Chassey et un nouveau prix de 30 000 euros, mécéné par BNP Paribas Banque Privée, allié à Nathalie du Pasquier. Elle confirme aussi le souci de remettre au goût du jour certaines pratiques autrefois taxées d'artisanales, mais de plus en plus en phase avec les collectionneurs d'art contemporain, avec l'autre parcours « Art & Craft » confié à Nicolas Trembley. En faisaient aussi bien partie les pièces en sisal et crin de cheval de Marina Abakanowicz ou Barbara Levittoux-Swiderska (chez Richard Saltoun, dont plusieurs sont parties dans un grand musée du Qatar) que les céramiques de Dewar & Gicquel, cédées comme des petits pains chez Loevenbruck, les créations anonymes d'ouvrières chinoises des années d'après-guerre (chez Françoise Livinec) ou un faîte de case d'Océanie, daté du début du XXe siècle, qui a été symboliquement la première vente de la foire chez Jeanne Bucher Jaeger. Alors que la conjoncture a bridé à des degrés divers les résultats des exposants, les jeunes galeries (moins de 10 ans d'âge) ont joué logiquement le jeu de tarifs accessibles, sans se limiter à la création contemporaine.
2 000 €
Geoffroy Pithon, Le son du roseau
Maāt Gallery (Paris)
C’est une première participation à la foire pour la galerie (ouverte en février 2023) et pour l’artiste. Il y a comme un air frais printanier dans les papiers aquarellés de Geoffroy Pithon, formé aux Arts déco de Paris. Oscillant entre figuration et abstraction, le végétal domine dans des œuvres colorées où l’on sent une influence matissienne et aussi une touche impressionniste dans ce qui s’apparente à des nymphéas. C’est ce qui a séduit l’acheteuse et ancienne conservatrice du musée de la Chasse, Christine Germain, d’origine angevine comme l’artiste.
6 500 €
Nour Elbasuni, Sons of Endymion
Hunna Art (Sharjah)
L'un dort, l'autre lit, le troisième contemple. Les hommes peints par l'Égyptienne Nour Elbasuni se reposent dans un même lit, cuisinent ou boivent le thé…