Ouverte pendant près de 6 mois, du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024, la rétrospective consacrée à Mark Rothko, avec la bagatelle de 115 tableaux, tous assurés pour des sommes astronomiques, est la troisième plus fréquentée depuis l'ouverture de la Fondation Louis Vuitton en 2014, derrière l'intouchable duo russe consacré aux collections Chtchoukine (1,3 million en 2016-2017) et Morozov (1,2 million en 2021-2022). Elle devance « Être moderne. Le MoMa à Paris » (755 000 en 2017-2018), « Basquiat-Schiele » (676 503 en 2018-2019) et « Monet-Mitchell » (675 725 en 2022-2023). Ce chiffre la propulse aussi à la première place des expositions consacrées à Rothko dans le monde, reléguant à distance respectable celles de la Tate Modern en 2008-2009 (325 000 entrées) ou du Gemeentemuseum La Haye en 2014-2015 (265 000). Avec 5 720 visiteurs en moyenne par jour, elle fait plus que doubler les ratios de la précédente exposition parisienne, en 1999, au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (alors dirigé par Suzanne Pagé, actuelle directrice artistique de la Fondation, qui couronne ainsi une histoire d'amour pour le grand expressionniste abstrait, en co-commissariat avec son fils, Christopher Rothko). Ce succès se reflète aussi dans les chiffres spectaculaires de diffusion du catalogue qui, à 45 € pièce, a connu plusieurs réimpressions pour un total de 68 500 exemplaires publiés, dont un tiers en anglais. Pour « Matisse, l'atelier rouge » et « Ellsworth Kelly », qui ouvrent le 4 mai, la barre – en termes de fréquentation, ce qui ne saurait résumer la valeur d'une exposition – est placée très haut, d'autant qu'elles ne dureront que quatre mois.
Le chiffre du jour
