La peinture reste le medium le plus plébiscité du public. Lorsqu’il s’agit de peintres impressionnistes et modernes, les records de fréquentation affluent. À ce jeu, les grandes expositions des collections Chtchoukine (22 octobre 2016-5 mars 2017) et Morozov (22 septembre 2021-3 avril 2022) à la Fondation Louis Vuitton ont fait date, rassemblant chacune plus de 1,2 million de visiteurs, la dernière, grâce à un étalement sur 6 mois, ayant pu mieux résister aux derniers freins du Covid. Mais le chiffre historique de 724 414 visiteurs venus découvrir la rétrospective de l’artiste norvégien Edvard Munch au musée d’Orsay programmée du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023 (soit 107 jours d’exposition) le reflète également. Les icônes de l’art d’après-guerre défendent, elles, une place plus qu’honorable, d’autant plus lorsqu’elles sont couplées à leurs aînés modernes. À la Fondation Louis Vuitton, en témoigne le récent dialogue Monet-Mitchell, tandis qu’en 2018 l’exposition Jean-Michel Basquiat en présentation conjointe avec Egon Schiele (3 octobre 2018-14 janvier 2019) avait vu défiler 676 503 visiteurs, soit 7 197 visiteurs en moyenne par jour sur 94 jours d’ouverture. Quatre ans plus tard, on aurait pu s’attendre à ce que les deux noms accolés des deux superstars de l’art contemporain, Basquiat et Warhol, explosent les compteurs. La fréquentation de l’exposition présentée du 5 avril au 28 août 2023, avec ses 662 016 visiteurs (soit 5 213 visiteurs en moyenne par jour) est néanmoins restée légèrement en dessous pour une ouverture un peu plus longue (107 jours). En cause, une présence encore insuffisante des publics étrangers, qui n’auraient pas retrouvé leur niveau pré-Covid, et la thématique focalisée sur une période ciblée et singulière des deux artistes, alors que leurs noms susciteraient peut-être moins la curiosité qu’auparavant. Au contraire, très attendue en octobre à la Fondation Louis Vuitton, la rétrospective Rothko, artiste iconique mais mystérieux, aurait tous les ingrédients du succès.
Le chiffre du jour