« La référence ultime », « la plus belle coopération internationale jamais réalisée dans le champ des musées », « une dynamique qui porte encore ses fruits »... Pas facile de passer derrière le Louvre Abu Dhabi, tant le projet qui a abouti à l’ouverture du musée fin 2017 s’est imposé comme une sorte d’unité de mesure de l’exportabilité de l’expertise patrimoniale française. À la tête de l’agence France Muséums, un ensemblier fédérant une vingtaine d’établissements et chargé de mettre en œuvre l’accord franco-émirien qui a précédé la création du musée, Hervé Barbaret reprend allègrement ces superlatifs. Il ajoute même une dimension « inhibante » pour ses futures prospections. « Nos clients potentiels nous disent qu’ils n’en ont ni les moyens ni l'ambition », souligne-t-il.
Pendant que France Muséums, dont les effectifs ont été divisés par deux avec actuellement une quarantaine de salariés, passe progressivement le relais aux équipes locales, vouées à une pleine autonomie d’ici 2030, le haut fonctionnaire arrivé en 2019 s’affaire pour gagner d’autres marchés à l’étranger. La crise sanitaire étant passée par là, ce développement reste modeste. En voyage avec le président de la République en Inde en janvier 2024, Hervé Barbaret, qui conçoit France Muséums comme une « société de conseil », poursuit les discussions pour accompagner la création – encore non signée, à l’exception d’une lettre d’intention – d’un musée national indien. Mis à part la réorganisation de l’offre des trois musées de la fondation Patiño en Bolivie, autre donneur d’ordres qu’il a le droit de mentionner, il évoque pour sa discrétion des « raisons complexes et institutionnelles » ou encore « le temps long d’un projet muséal », conditionné à des arbitrages budgétaires et autres tours de tables financiers, pour certains projets publics ou privés, arrêtés ou mis en suspens en Inde et…