Au Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, l’art était bel et bien présent, mais plutôt comme toile de fond. Sous la verrière du Grand Palais, les quelque 1 500 invités de l’événement, organisé par l'État français et coprésidé par l’Inde, échangeaient sous d’immenses écrans où défilaient des œuvres réalisées avec de l’IA, choisies par le curateur Dominique Moulon et signées Sofia Crespo, Sabrina Ratté, Holly Herndon & Mathew Dryhurst, Alice Gordon, Obvious, ou Refik Anadol, star de l'art numérique. Présent au sommet, ce dernier avait, deux jours avant l’ouverture, défendu sa participation à une vente Christie’s entièrement consacrée à des œuvres recourant à l'IA (« Augmented Intelligence », lancée le 20 février) contre laquelle plus de 4 000 artistes sont vent debout avec la signature d'une lettre ouverte. La polémique est symptomatique des vives tensions qui déchirent le monde de la culture, dont les acteurs les plus inquiets espéraient du sommet des annonces fortes. Mais plutôt que l’imposition de cadres éthiques et de régulations juridiques, ce sont surtout les grandes annonces d’investissements financiers qui ont dominé les discours, Emmanuel Macron martelant un « réveil » européen face aux poids lourds états-uniens et chinois en matière d’IA : le 10 février, le président français a fait état d'un investissement 109 milliards d'euros dans les technologies de l'intelligence artificielle, somme qui proviendra essentiellement de fonds internationaux, et qui…
Sommet IA : la culture au second plan
© Photo Philemon Henry/MEAE.
Alors que le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle s'est conclu à Paris par une cascade d'annonce d'investissements, chiffrés à plusieurs centaines de milliards, la course à l'expansion et à l'innovation n'a laissé que peu de place aux annonces concrètes concernant le secteur culturel.
