Alizée Armet est une artiste-chercheure. L'entrée en matière peut paraître abrupte : l'effet est volontaire. Par ce vocable consacré, nous faisons déjà l'expérience de la solidification des régimes discursifs. Contre cela, Alizée Armet, précisément, va lutter. Cet héritage, elle va tenter au fil des projets de le désamorcer. En soi, rien d'inexact : Alizée Armet, née en 1991, est l'un et l'autre. Elle est artiste, menant une pratique d'installations hybrides à la croisée du plastique, du technologique et du biologique. Et elle est également chercheure, ayant obtenu en 2021 son doctorat en « Art et technologie » auprès de l'Université du Pays basque. Et pourtant, quelque chose déjà achoppe. Ce qui met la puce à l'oreille, c'est cet infime trait d'union qui pourtant charrie tout le poids d'une histoire canonique qui classe et compartimente, trie et exclut : artiste-ceci ou artiste-cela, plutôt qu'artiste tout court. Comme un stratagème des dominant![CDATA[<0x2009>]]es pour maintenir l'ordre entre les artistes-tout-court et les artistes-quelque chose. Pour nous, tout au contraire, c'est l'indice d'un bouleversement épistémologique qui arrive, d'une opération de dénormalisation qui advient. Là où l'artiste cherche, l'histoire de l'art s'essouffle. Et c'est alors la vie qui se rappelle à l'histoire, le vivant qui boursoufle les manuels. Histoire mutante, histoires électrisées.
« J'ai beaucoup de mal à me situer dans l'histoire de l'art », concède Alizée Armet fin juillet, lors de notre premier entretien. « Ma communauté, je la trouve davantage dans les lieux de partage de techniques et de connaissances, proches du hacking ou des fablab ». Durant les mois d'échange qui suivront, l'artiste sera engagée dans la production d'une nouvelle œuvre. Une…
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